Parlons de sel

Publié le par Arnaud

      
        L'argent n'a de valeur que dans la confiance qu'on lui accorde (voir article: Qu'est ce que l'argent?). Les SELs regroupent des personnes qui ont choisis de donner leur confiance à une autre valeur que l'argent. Mais les sellistes ne se coupent pas du monde, au contraire.

         S.E.L. signifie Système d'Echange Local. Et son but est bien là, il s'agit de créer un contact entre des personnes proches pour répondre à des besoins simples.
         Le principe est d'échanger des biens ou des services à l'aide d'un système plus égal, plus humain. Chaque sel est libre de fonctionner comme il l'entend, mais généralement la valeur de référence est le Temps. Une unité vaut par exemple une minute. On échangera alors une heure de jardinage contre une heure de couture, ou tout autre service. Ce qui frappe rapidement lorsqu'on s'intéresse aux sels c'est la diversité incroyable des échanges qui peuvent s'établir entre des personnes simples. C'est redonner toute l'importance de l'individu dans les relations humaines. 
        Pour donner quelques exemples de service échangeables, on peut citer: la couture, prêt electroménager (exemple machine à laver pour les étudiants, garde d'animaux. Pour les retraités, il est possible de valoriser son ancien métier, mais encore garde d'enfant, aide tâche ménagéres, aide au jardinage, bricolage, peinture, cours d'informatique, de langue,... La liste n'est évidemment pas exhaustive, on peut imaginer beaucoup d'autres choses.

        Il est possible aussi de s'échanger des biens. La difficulté est bien entendu ici d'évaluer la valeur d'un bien en 'temps". Cependant il s'avère en général qu'un consensus s'établit facilement. On ne parle pas d'argent ici, on cherche simplement à échanger des choses de bases, que la société n'est plus/pas capable de nous offrir.
        Enfin il peut être mis en place des ateliers informatique, couture, yoga, écriture, ... Tout est imaginable. Les compétences de chacun sont réellement mises en valeur et profitent à la société et au bien être de tous.
        Souvent certains sellistes organisent des dîners. Il est toujours enrichissant de parler entre sellistes, on découvre toujours de nouvelles choses à échanger. On réapprend avec des échanges à échelle humaine qui peuvent créer des liens.

La place à donner aux sels

        La notion de richesse a été définie de manière à ce qu'elle puisse être mesurée. C'est à dire qu'on comprend dans la richesse tout ce qui peut s'échanger par le biais de l'argent. Il n'y est donc pas pris en compte la richesse humaine due au niveau de formation, à l'éthique, ... Et est écarté de toute richesse ce qui constitue le patrimoine au sens culturel du terme(voir article à venir sur les indicateurs de richesse). Mais on pourrait trouver d'autres limites à la richesse que l'on définit par l'argent.
Doit-on prendre en compte dans cette richesse économique les flux nécessairement à l'approvisionnement des produits d'alimentations de bases? Doit-on noyer des échanges de services entre voisins dans une économie globale. Il semble que l'économie comme on la connait a tendance à isoler les personnes et n'apporte pas du tout l'ouverture, l'essence même d'un échange.
De plus dans le système globalisé existant les individus sont ecartés du processus de fonctionnement. Les sels qui sont des systèmes locaux ne sont pas limités en nombre, il peut y en avoir plusieurs par ville, et on peut en adhérer à plusieurs en même temps. Un sel regroupe donc un nombre limité de personnes. Dans chaque sel il est nécessaire que des personnes s'occupent de la gestion (gestion très simple). De ce fait tout le monde serait suceptible de gérer un jour un sel,  faisant que ce système est très limpide. Ainsi ses mécanismes de fonctionnement pourraient être compris de tous. N'est-ce pas la condition minimale pour faire confiance à une valeur d'échange?

        Les SELs pourraient constituer un moyen pour que localements les personnes  assurent eux-mêmes la sécurité de leur besoin les plus fondamentaux. Est-il normal que ces besoins premiers dépendent de facteurs aussi lointains et abstraits que le coût du pétrole, ou les spéculations boursières. Il faudrait encourager toute personne qui possède un jardin à faire du jardinage, à cultiver des légume, des fruits, et à produire des surplus pour les voisins. Et s'ils n'ont pas le temps il faudrait les encourager à inviter d'autre sellistes à venir aider à la culture de leur jardin. Pour tout ce qui est purement vital, les localités seraient moins fragile aux fluctuations du monde.
Le but n'est pas de remplacer l'économie tel qu'elle existe mais de donner un peu de sens aux échanges. Une économie globale est clairement nécessaire, mais elle ne suffie pas. On pourrait imaginer que la monnaie tel qu'on la connait, idéalement, ne serve plus qu'à diversifier les sources de nourritures et à s'offrir des biens et des services évolués. Pour les services évolués on peut imaginer, les voyages, les travaux d'artisans, les dépenses de l'état... Pour les biens sophistiqués, il est évident que sans l'économie globalisé on ne pourrait avoir accés aux IRM, posséder des ordinateurs,... Tout ceci dépend d'une autre échelle, et c'est pour cela qu'il faudrait peut-être deux économies d'échelles différentes. Une à l'échelle locale, les SELs, et l'autre à l'échelle mondiale, l'économie d'aujourd'hui.

        Certains sellistes aujourd'hui travaillent à favoriser les échanges inter-sel (entre les différents sels). Personnellement je ne suis pas convaincu du bienfondé de l'initiative. En effet ce système d'échange ne doit pas remplacer l'économie classique, il doit être un plus. Il faut que les gens puissent gérer et maîtriser totalement ce système, il doit donc rester proche d'eux. Les avis peuvent diverger, voici le miens. 

Le côté pratique du sel

        Une organisation très simple structure les SELs. Un catalogue où tout les membres proposent les services qu'ils se sentent prêt à rendre est régulièrement mis à jour. Lorsqu'un membre du sel le consulte il peut avoir accès aux coordonnées des personnes susceptibles de répondre à son besoin.
Chaque selliste possède "une feuille de richesse/compte". Il gagne des unités lorsque qu'il rend un service et les dépenses lorsqu'il en demande un. Souvent le compte commence à 0 et il y est fixé une valeur minimale et maximale à ne pas dépasser. Il n'est pas interdit d'avoir un compte au négatif. Au contraire il est encouragé de commencer par faire appelle à des services pour débuter dans les échanges de sellistes.
Tous les ans les comptes sont fait afin d'éviter les abus, et de nouvelles "feuilles de richesses" sont distribuées.
Lorsque des échanges équitables s'établissent entre deux sellistes il n'est pas du tout obligatoire de continuer à comptabiliser les échganges en "temps". Ceux-ci peuvent se transformer en simple coup de main. On peut imaginer par exemple un étudiant qui donnerait des cours sur Word (exemple) pendant que son "éléve" lui prêterait sa machine à laver.



        Il y a ici un grand chantier pour améliorer les échanges de nos sociétés afin qu'ils travaillent à améliorer la qualité de vie, non  à servire une  richesse abstraite. Cependant il ne faut pas oublier que l'économie classique doit tout de même subir quelques transformations. Les crises dues aux spéculations boursières ne doivent plus être possibles.


Pour plus d'information : http://selidaire.org/spip/



Publié dans Réflexion économique

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L
super idée les gars !On vous soutient à 100% ... ce blog commence très bienOn vous embrasse
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